"El amor se arma de paz contra el poder, contra la razón, contra el honor...

y dulcifica, en medio de las penosas angustias que causa la amargura de

todas las violencias, de todos los golpes, de todos los temores" Shakespeare

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jueves, 28 de octubre de 2010

Mois




Elsa CONVERS - GEMPELER 2006
 
Des fois, cet être que je suis, devient un inconnu. Ma tendresse devient rage, ma tristesse colère, mon sourire devient grimace, mon amour lascivité, ma peur agressivité et je découvre l'obscur dans l'ombre de mon cœur.

Je ne réponds pour tant à tes mots, qui me font tant de bien, quant ils arrivent nourrissants, comblés de toi. Je te raconte ce qui me dit ce côté humide, triste, seul, enragé et affamé que je suis.

Je ne peux plus continuer à ramasser les morceaux de celle que j’étais, ou bien de celle que je prétendais être, cette image qui voulait être immortalisée mais qui n'existe plus.

Je me détruis le jour au jour et je ramasse les miettes qui restent dans ce que moi même j'ai cassé. Laisse-moi te raconter qu'il y a beaucoup de "mois" que tu ne connais pas; beaucoup de morceaux éparpillés dans ces moments de solitude, et là derrière, les uns se collent aux autres et sans presque le vouloir, une autre sort à mon insu.

Cette absence d'un quelqu'un qui me étale des caresses le corps et qui me pince le cœur de rêves insoupçonnés, je le cherche dans chaque visage qui me propose des secondes d'une non absence, et soudainement, les caresses disparaissent comme de l'eau citronnée sur mes blessures, l'instant devient un rêve éphémère, la saveur amère, le goût de me savoir différente, me découvrir humaine me connaître un peu mieux et m’accepter en fin.

Tandis que mon esprit reste déambulant dans les couloirs d’une autre d’autrefois, mon cœur et mon corps s’habillent de la nudité que j’ai jamais connue. Beaucoup de questions restent gravées dans la peau quand le corps est disposé et personne ne le prend. Beaucoup de blessures quand le corps est pris mais le cœur délaissé.

Dois-je me sentir desserte si nul ne veut m’arroser d’amour, même quand d’amour transpire ma peau ? La joie discontinue est déguisée en solitude, en compagnie de ces « mois » que j’apprivoise à peine, alors, tant de douleur, mal nécessaire, le béton de mes autres qui me font moi, une seule, différente, inconnue.

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